Epreuve 8/8 (finale) : Ailly sur Noye
Pour ce 7ème Enduro National, le Moto Club Municipal d’Ailly-sur-Noye a, une fois encore, déployé les gros moyens. Jugez plutôt ! 520 pilotes, plus de vingt communes traversées, un tour de 91 kilomètres, 170 bénévoles, 3 spéciales par tour, un départ en centre-ville... N’en jetez plus !
La communauté de communes du Val de Noye et ses habitants montrent ainsi leur dynamisme et la bonne volonté des propriétaires, qui n’ont pas hésité à ouvrir leurs chemins et terrains.
Malheureusement, lorsque nous arrivons pour les différents contrôles, il pleut ! La région est assez crayeuse et on commence à craindre le pire pour la course du lendemain.
Et on n’a pas encore repéré les spéciales…
Le contrôle administratif s’effectue à l’hôtel de ville et Jean-Christophe, tout auréolé de son bon résultat de Floyon, se demande vraiment ce qu’il fait là !
Christophe tente timidement de le rassurer mais sans grande conviction… On nous donne un sac poubelle, une feuille des temps en couleur, un petit livret de présentation de l’enduro dans lequel on peut lire l’implication de bons nombres de commerçants de la région. Bravo !
Le contrôle technique se passe avec sa petite dose de folklore habituel ; un concurrent devant moi passe son modèle 2009 à 114 dB (mais c’était juste pour essayer le sonomètre !) et un autre (modèle 2010) se voit obligé de scier le bout de son silencieux… Pour nous, c’est OK !
Dites moi quand les constructeurs de motos d’enduro seront capables de vendre des motos réellement silencieuses et homologuées ?
Il est temps de repérer les spéciales et de rejoindre Thomas qui est venu, accompagné de son frère François et de sa photographe attitrée Agathe.
On commence par la spéciale Xtrême 3 située à Berny sur Noye.
C’est, -Euh, comment dire ?- plutôt chaud ! Après trois zigouigouis dans l’herbe entre les souches coupées, une marche haute avec un tronc nous effraie ! Serge Buhot la passera mais pas proprement et Stéphane Hocquet (notre incontestable champion des Flandres) ne prendra pas le risque !
Heureusement il y a une échappatoire courte sur la droite. Puis une petite butte en descente, trois virages et une série de troncs à passer, une bosse bien verticale, un pierrier et trois virages…
Deux tourets de fil à enchaîner : impressionnant ! A pied, vu l'humidité, ça glisse vraiment! Vous êtes sûrs qu’on passe ?
Quelques pneus en travers, une montée de rondins, deux sauts et trois virages avant de terminer ! Ouf ! C'est court mais il y aura beaucoup à perdre...
Bon, si on allait à la spéciale 1 se rassurer, c’est juste à côté ? Nous voici donc sur le terrain de cross où l’on découvre que là encore, un gros boulot a été fait.
Le départ se fait juste devant la table puis on longe le terrain dans un bosquet adjacent. Une marche en descente mérite d’être repérée. On rentre ensuite dans un bois avec quelques descentes et montées qui laissent augurer un bon grip puis quelques accélérations dans un champ avec des épingles larges, une montée en deux temps et le terrain de cross pour terminer. Un beau tracé même si l'adhérence sera précaire !
Jean-Christophe, en bon crossman, prédit des glissades et des chutes à profusion…
Le repérage de la dernière spéciale se fait sous un beau soleil, enfin ! Thomas y croise Daniel, toujours aussi enthousiaste. La spéciale commence comme l’année dernière à côté d’une roulotte et se déroule dans un bois avec des montées et descentes bien vicieuses. Une descente monstrueuse a le don de nous effrayer ! Tu es sûr que l’on passe par là ? Heureusement, cette descente sera coupée le lendemain !
Pendant que Thomas va passer sa moto au CT, nous prenons la route de l’hôtel. Il est 19h30 quand nous arrivons au restaurant réservé dans la voiture, grâce à la combinaison de l’Iphone de Christophe et du blog d’Azimut. Bienvenu dans les temps (l’étang ?) modernes ! Il pleut de plus belle. Christophe évoque déjà LE TOUR qu’il fera demain. Quant à Jean-Christophe qui traîne toujours son entorse du genou contractée à l'enduro d’Eu, il se demande s’il prendra le départ.
Le crossman n’est plus à son aise dès que l’on évoque quelques gouttes…
Quoique ! Quand il s’agit de Saint-Joseph ou de Côte-rôtie, notre ami est beaucoup plus à la fête et c’est donc un dîner savamment (mais modérément) arrosé que nous dégustons à La maison du petit bedon à Amiens, comme l’année dernière d’ailleurs.
Ficelle picarde, tiramissu façon tarte au citron et autre café gourmand.
Que du diététique !
Ah oui, dehors il pleut et malgré la somptueuse cathédrale d'Amiens, le paysage nous semble bien gris !
Toujours est-il que nous sommes dans notre lit à vingt-deux heures ! Un exploit !
7h30. La voiture est trempée quand nous nous mettons en route pour chercher les croissants. La motivation n'est réellement perceptible chez aucun d'entre nous... Jean-Christophe tergiverse. Ira, n’ira pas ? Christophe me persuade qu’il ne fera qu’un tour.
De mon côté, je ne me vois pas prendre le départ avec l’intention première d’abandonner… Wait and see ! Après le petit-déjeuner Jean-Christophe décide finalement de ne pas prendre le départ. Ce matin, il viendra nous voir sur les spéciales et aux CH et cet après-midi, il ira rouler à Condé !
La journée s’annone pourtant vraiment belle. De la place d’Ailly, nous avons le droit à une magnifique vue : les collines, éclairées par le lever de soleil et la lune, sont partiellement masquées par des cumulus presque translucides.
Jeff et Olivier qui ont fait la route ce matin nous ont rejoints. Nous prenons le départ sans stress particulier. François et Agathe puis Jean-Christophe nous font l’assistance et le soleil commence à poindre à l’horizon.
9h26. En route pour ce premier CH de 49 minutes. Les chemins sont roulants, un peu glissants mais surtout d’adhérences différentes ; on se fait parfois quelques virgules inattendues. La première spéciale arrive assez vite ; elle se fait calmement et prudemment pour nous tous. Quelques calages, quelques petites chutes mais rien de bien important sur cette patinoire !
Au deuxième tour, le terrain sera de plus en plus sec, permettant un peu d’attaque et favorisant les pilotes avec des gros numéros. Je pars derrière Christophe et le rattrape dans la partie boisée de la spéciale. Alors que je suis prêt à le dépasser, on repasse sur le terrain de cross et l'écart se creuse en sa faveur.
Nos temps sont néanmoins en rapport avec notre prudence :
Vincent 7’16” 6’43”
Thomas 7’39” 6’49”
Christophe 8’14” 6’56”
Olivier 8’13” 7’32”
Jean-François 8’35” 7’39”
Au CH1, nous arrivons tous avec une quinzaine de minutes d’avance, ce qui nous laisse le temps de discuter et de manger une barre de céréales. Jeff et moi nous faisons rappeler à l'ordre car nous avons avancé nos motos vers le contrôle au moins cinq secondes avant l'heure exacte.
"Je peux vous mettre une minute de pénalité !". Juste avant cela, quelques inconscients ont roulé dans le champ adjacent au contrôle...
Le CH2 commence, comme l’année dernière par un point chaud dans un bois avec de somptueuses montées, des descentes parfois glissantes et des petits virolos très agréables.
Dans une descente anodine, j’entends un claquement bizarre. Alors que je pense avoir perdu mon silencieux (l’avais-je bien resserré ?), c’est en fait mon garde-boue arrière qui s’est cisaillé sous le poids de la boue. Il faut dire que j’ai eu la négligence de ne pas remettre la boucle arrière du cadre. Il fallait percer, il était minuit, j’étais claqué, bla, bla, bla… Mille excuses donc aucune ! Je vais terminer la course sans garde-boue avec des projections de boue, d’eau et de cailloux sur mon dos et ma selle devenue glissante pour l’occasion avec de temps à autre, une sensation de vent frais et humide qui me transperce le dos… Le bonheur !
Une grimpette un peu sévère génère des bouchons. Olivier qui arrive derrière quelques maladroits, en fait les frais : trois minutes ! Il faut parfois se frayer une trace entre les motos bloquées mais ça passe ! La fin de ce CH est intéressante avec quelques descentes bien raides ou en dévers entre les arbres.
Nous terminons le CH avec un peu d’avance mais pas trop. Thomas et Jean-François pointent dans la minute !
Il est temps d’attaquer la spéciale 2 dans le sous-bois.
C’est superbe et bien technique ! Des whoops naturels pour commencer avec des racines partout !
Une petite montée en dévers, une descente dans les pierres et une montée dans la craie, qui se passe sur le couple sans aucun coup de gaz.
Une jeune pilote en 125 KTM chute devant moi ; je passe comme je peux entre la banderole et sa roue arrière… Heureusement, la descente bien méchante a été coupée ! La spéciale se termine sans avoir eu vraiment l’impression d’attaquer. Pas de chute, pas de casse. Quelques calages mais tout est OK !
Nos temps montrent clairement que la messe n’est pas la même sur terrain mouillé ou sec :
Vincent 3’58” 4’03”
Thomas 4’19” 4’11”
Christophe 4’18” Abandon
Olivier 4’32” 4’27”
Jean-François 4’58” 4’30”
Dans le deuxième tour, la KTM de Christophe se met à ratatouiller. Il se prend quelques grimpettes à l'agonie et décide raisonnablement d'abandonner. On en bave déjà pour monter avec une moto en bon état, alors...
L’ensemble des chemins est rapide, bien tracé et plutôt joli. Un moment retient mon attention ! Une montée large et rapide est sans visibilité à cause du relief. Au premier tour, on relâche les gaz avant le sommet car on ne peut deviner ce qui se cache derrière. Le plongeon à travers champs est somptueux avec une vue imprenable sur la campagne picarde. Inutile de préciser que l’on se fait un plaisir à passer la seconde fois à bloc pour s’offrir une petite dose d’adrénaline esthétique et gratuite !
Puisqu’il faut y arriver, c’est presque trop rapidement que nous arrivons à la spéciale Xtrême. Nous ne sommes pas fiers devant les rondins arrosés par la pluie et autres tourets de fil autour desquels s’agglutine le public et les photographes d’un jour. Une chose est certaine, ça attire du monde.
Je n'imagine même pas ce que doit penser le profane. Le Q.I. qu'il nous accorde ne doit pas être bien lourd !
D’ailleurs, Jean-Christophe, qui nous encourage et nous conseille -"A gauche, à gauche... !", nous avouera a postériori avoir vu deux fois l’ambulance en moins d’une heure sur cette spéciale.
J’y effectue un superman mémorable avant de me vautrer ! Ce doit être la selle mouillée ou le réglage carbu, je ne sais pas ! Quoiqu'il en soit, c’est désormais acquis, je déteste les troncs d’arbre, surtout s’ils sont mouillés !
Chacun y va de sa petite chute ou de son calage. Alors que j’aide Thomas qui passe derrière moi et qui est resté coincé sur un tronc, celui-ci m’engueule (gentiment) de peur de se voir exclu !
C’est beau la reconnaissance des jeunes…
Le passage des tourets de fil se font avec l’aide du public qui nous hisse et nous bascule…
Une petite vidéo, juste pour vous faire sourire...
Au deuxième tour, la spéciale est plus sèche et, mis à part le passage du deuxième touret, les difficultés s’avalent sans trop de difficultés.
Les temps ne signifient pas grand-chose : il n’y a pas de blessé !
Vincent 2’50” 2’14”
Thomas 2’57” 2’25”
Olivier 3’10” 2’25”
Jean-François 5’51” 3’30”
Christophe 3’51” Abandon
Au final, il est quinze heures quand nous récupérons les transpondeurs. A part Olivier qui a pris trois minutes, tout le monde est à zéro. Jean-François sera exclu pour une raison inconnue cette date.
Claude et Vincent du RTT, qui ont assuré leurs
places respectives au championnat, viennent nous donner RV pour l'année prochaine.
Sur la route, nous prenons des nouvelles de Jean-Christophe et de son "training" à Condé. La petite histoire raconte qu'une averse
copieuse s'est déclenchée à son arrivée sur le terrain et qu'il s'est finalement retrouvé au cinéma !
Au classement général, sur 21 pilotes des Flandres qui ont pris le départ, seuls 13 sont classés. Parmi ceux-ci, les pilotes
Azimut Enduro ont, comme d'habitude, brillé... de courage et d'abnégation à défaut d'autre chose...
Scratch Flandres
Vincent 69ème 7ème
Thomas 86ème 8ème
Olivier 119ème 9ème
Jean-François Exclusion Exclusion
Christophe Abandon Abandon
Les résultats fournis par FCC Timing sont disponibles avec le classement scratch et le classement par catégories.
Chez les Azimutiens, Thomas, avec cette 8ème place au scratch et sa 4ème place en catégorie, s’assure la troisième marche du podium en E3. Félicitations !
Les résultats généraux du championnat ne tarderont pas à être publiés avant la remise des prix du 27 Novembre 2010.
En attendant, nous nous reposons et fourbissons nos armes, au moins en pensée, pour la saison prochaine !
Qui vient (re)jouer avec nous ?
Vincent SENOCQ